GenouGenou Prothèses

Prothèse Totale de Genou

Une prothèse totale de genou (PTG) se compose de 4 parties : les composants tibiaux et fémoraux, un patin de glissement en polyéthylène et la rotule. Les composants tibiaux et fémoraux sont habituellement en chrome et cobalt. Ils recouvrent les extrémités du fémur et du tibia après que les surfaces osseuses aient été préparées. Le composant rotulien est fait de polyéthylène et glisse sur le composant fémoral. Ces trois éléments sont en général fixés à l’os à l’aide de ciment mais peuvent être également impacté dans un premier temps et ré habité par l’os dans un second temps (PTG sans ciment).

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Bien qu’il soit difficile de prévoir avec certitude la durée de vie d’une prothèse de genou, les dernières statistiques publiées font état d’un « taux de survie » de 85% en moyenne à 10 ans.

La période charnière de la septième année post-opératoire semble actuellement toujours une référence pour le suivi clinique des implants.

Les principaux facteurs qui influencent cette durée de vie sont :

  • La qualité de l’os.
  • La pathologie de genou sous-jacent.
  • L’activité du genou opéré, et surtout la mauvaise utilisation de la prothèse qui ne supporte pas les chocs violents ou répétés.
  • La surcharge pondérale, qui majore les pics de contraintes sur le polyéthylène.
  • Des tendons et des muscles inadaptés ; une prothèse ne fonctionne bien que si les moteurs musculaires agissant sur l’articulation sont synchrones et adaptés. Il faut une activité très régulière, mais raisonnable.

Tout ceci revient à dire qu’une prothèse de genou se surveille régulièrement par des examens cliniques et radiologiques! Il ne faut pas attendre d’avoir mal pour se préoccuper car souvent les dégâts sont beaucoup plus sévère quand les douleurs apparaissent. La réparation est alors bien plus difficile avec des résultats nettement moins bons. Il faut dans tous les cas garder précieusement l’ensemble des documents afférents à la prothèse en particulier toutes les radiographies. Tous ces documents sont les garants de l’histoire de la prothèse et peuvent servir à dépister une usure ou une complication.

L’INTERVENTION

Elle se déroule dans une salle dévolue à la chirurgie orthopédique, salle blanche en surpression. La salle d’opération bénéficie d’un système d’air filtré en surpression, afin d’être protégée contre les particules et les bactéries en suspension dans l’air.

Vous serez pris en charge par une équipe spécialisée dès votre entrée dans le bloc opératoire.

Après avoir branché les capteurs de contrôle des fonctions vitales (électrocardiogramme, tension artérielle, oxygénation), vous bénéficierez d’une analgésie puis d’une anesthésie.

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Vous serez alors installé sur le dos pendant environ 2 heures. Mais l’intervention est plus courte, 75 min, habituellement.

Entre le moment de votre arrivée au bloc opératoire et le début de l’acte chirurgical il se passe au moins trois quart d’heure! Tout ce temps est réserve à l’anesthésie et à la préparation de l’opération.

Le chirurgien vous fera une incision cutanée sur la face antérieure du genou.

Les surfaces cartilagineuses usées seront réséquées avec l’os sous-jacent, en réalisant des coupes précises (guidées par des instruments spéciaux) et permettant une adaptation précise entre l’os et les implants.

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Schéma des coupes osseuses réalisées sur le fémur et sur le tibia.

Les coupes osseuses sont les plus économiques possible afin d’être remplacées par des implants qui auront la même épaisseur, de métal et de polyéthylène

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Aspect per-opératoire des coupes osseuses mettant tout le spongieux à nu.

Les ligaments latéraux seront respectés pour garder une bonne stabilité et un bon équilibre. Les ligaments croisés sont supprimés.

Le choix de la taille et du type de prothèse est fait pendant l’opération. Les prothèses modernes sont en effet modulaires et sont à la disposition du chirurgien, plusieurs tailles fémorales, tibiales et rotuliennes. Une prothèse totale de genou utilisant des quilles est un kit modulaire de 6 pièces indépendantes qui, assemblées après les essais, constituent l’implant définitif.

Toutes les combinaisons sont possibles, de même que l’on peut ne cimenter qu’un des composants sans que cela ne nuise à la résistance de la prothèse ou à sa longévité.

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Il est important lors de la mise en place de la prothèse, de réaligner le membre inférieur, avec des composants perpendiculaires à l’axe mécanique, des ligaments collatéraux tendus et équilibrés et un genou mobile.

Plusieurs systèmes sont disponibles pour guider les coupes osseuses :

    • Le système mécanique avec des axes et des tiges, qu’on aligne le long du membre ou dans la cavité médullaire. C’est l’ancillaire traditionnel, relativement précis.

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    • Des ordinateurs ont été introduits dans les blocs opératoires : c’est ce qu’on appelle la chirurgie assistée par ordinateur.5Tel un système GPS, avec des capteurs fixés dans le tibia et le fémur, et une caméra infrarouge, le membre inférieur est repéré et l’ordinateur calcule les axes et les angulations et montrent en permanence, les orientations que les différents pièces de coupe donnent au membre inférieur.
      C’est un système plus précis, que nous avons longuement utilisé (étant référent pour le développement de cette technologie avec un partenaire industriel), mais que nous avons abandonné aujourd’hui.
  •  Depuis une dizaine d’années, nous faisons confectionner sur mesure, les guides, à partir d’un scanner pré-opératoire et une reconstruction tridimensionnelle de l’articulation du genou.6 Ces guides s’appliquent sur les os et permettent les coupes. C’est la dernière innovation technologique, qui semble très prometteuse, que nous utilisons depuis le printemps 2010.

Voici une animation montrant l’utilisation d’un guide sur mesure pour le temps fémoral.

  • Les technologies évoluant, je pratique maintenant la chirurgie en réalité augmentée, avec des lunettes spéciales qui permettent de connaître en temps réel, pendant toute l’intervention, les alignements et le positionnement des composants prothétiques.

Des capteurs sont connectés aux instruments de chirurgie et permettent de calculer l’axe et l’orientation des os et, une fois les coupes faites, de valider qu’elles correspondent à la planification préopératoire. C’est une innovation passionnante qui laisse entrevoir de nouvelles perspectives et de meilleurs résultats, à court et long terme.

Fermeture :

Toutes les tranches osseuses peuvent saigner en per ou post-opératoire. Le saignement osseux se prolonge une dizaine de jours après l’intervention. Une prothèse de genou, entraîne un saignement non négligeable. On peut transfuser le sang récupéré pendant l’intervention, quand il est trop abondant. Malgré cette possibilité de récupération sanguine per-opératoire, une transfusion est possible, dans les premiers jours post- opératoires. Cela est habituellement géré par les anesthésistes.

Plus aucun drain n’est utilisé. Il a été démontré que cela ne permettait pas de diminuer les hématomes et les saignements. En revanche, comme l’articulation est infiltrée de produits antalgiques, il est plus logique de ne pas drainer pour conserver le plus longtemps possible dans l’articulation ces produits. Cela participe à la gestion des douleurs.

La peau est fermée par des fils ou des agrafes à ôter après une douzaine de jours. Un pansement compressif sera posé, pour 24 à 48 heures.